Par la lettre apostolique « Caritatis Unitas » (4 mai 1959), le bienheureux pape Jean XXIII fonde la Confédération des chanoines réguliers de Saint-Augustin. Quatre petites congrégations s’entraident et renforcent ainsi leurs liens de charité. Ils promeuvent ensemble la vie canoniale en l’adaptant aux besoins de notre temps. Depuis lors, cinq autres congrégations ont rejoint la Confédération.

L’aide mutuelle se concrétise par une structure abbatiale, avec un Primat, élu pour six ans, qui réunit son conseil primatial au-moins une fois par année. Son conseil comprend les supérieurs majeurs et les délégués des congrégations membres. Le rythme de vie est réparti sur un cycle de trois ans. La première année est organisée une semaine thématique par zone linguistique. La seconde année c’est une mise en commun par des journées d’étude à Neustift (Novacella, Province de Bolzano, Italie). La troisième année a lieu une semaine de congrès des chanoines réguliers, organisé à tour de rôle par les différentes congrégations. La collaboration mutuelle se vit également dans des soutiens, principalement pour la formation des jeunes religieux. Il arrive que le noviciat soit délégué à une congrégation qui accueille davantage de jeunes ou bien que des étudiants en théologie soient envoyés aux études dans une des villes où se trouve une maison de chanoine confédérés. Des semaines thématiques ou de formation continue sont aussi régulièrement organisées et ouvertes aux autres congrégations. Des temps de repos et aides aux ministères sont aussi fréquents entre les congrégations.

Les Abbés-Primats, puis les Primats

  1. 1959 – 1968 Louis-Séverin Haller (Saint-Maurice)
  2. 1968 – 1974 Gebhard Koberger (Congrégation autrichienne)
  3. 1974 – 1980 Anthony Bull (Congrégation du Latran)
  4. 1980 – 1986 Angelin-Maurice Lovey (Congrégation du Grand Saint-Bernard)
  5. 1986 – 1992 Karl Egger (Congrégation de Windesheim)
  6. 1992 – 1998 Henri Salina (Congrégation de Saint-Maurice)
  7. 1998 – 2004 Anthony Maggs (Congrégation du Latran)
  8. 2004 – 2010 Maurice Bitz (Congrégation de Saint-Victor)
  9. 2010 – 2016 Bernhard Backovsky (Congrégation autrichienne)
  10. 2016 – 2022 Jean-Michel Girard (Congrégation du Grand Saint-Bernard)
  11. 2022ss Jean Scarcella (Congrégation de Saint-Maurice)

Les Congrégations de chanoines confédérées

1. La Congrégation du Saint Sauveur du Latran.

Latran  www.lateranensi.org/bicentenario/ ou en France www.chanoines-du-latran.com

Sa fondation remonte au 4ème siècle, lors de la construction de la basilique majeure de Saint-Jean-de-Latran. Son histoire est documentée dès le 9ème siècle où l’on apprend que dans la basilique du Latran vit une communauté suivant la règle de Saint Augustin. Le nom actuel remonte au début du 15ème siècle. Il s’agit de la plus ancienne congrégation religieuse d’Occident dont l’idéal de vie s’est transmis. Elle exerce son ministère en Europe et en Amérique latine.

2. La Congrégation d’Autriche.

www.augustiner-chorherren.at

La Congrégation des chanoines autrichiens a été fondée en 1907 comme une union des six monastères de chanoines réguliers d’Autriche qui conservent leur autonomie sous la gouvernance de leur prévôt et élisent périodiquement leur abbé général, qui est, depuis 2024, le prévôt de Neustift, Mgr Eduard Fischnaller. Elle exerce son ministère au Autriche et au Tyrol italien. Voici la liste des abbayes de la congrégation autrichiennes.

2a. St. Florian.

www.stift-st-florian.at

En 304, saint Florian subit la mort dans les eaux de la rivière Enns près du camp romain Lauriacum (aujourd’hui la ville d’Enns/Lorch), car en tant que magistrat principal de la province de Noricum,il a refusé de renier sa foi chrétienne. Très tôt sa tombe devient un lieu de pélerinage. Vers l’an 800 un monastère est mentionné. En 1071 l’évêque Altmann de Passau/Allemagne fonde le monastère et y installe les Chanoines réguliers de saint Augustin en remplacement des Chanoines d’Aachen.

2b. Reichersberg.

Reichersberg  www.stift-reichersberg.at

Fondé en 1084 par le Noble Wernher et son épouse Dietburga à l’occasion du décès prématuré de leur fils unique Gebhard.

2c. Herzogenburg.

Herzogenburg  www.stift-herzogenburg.at

Fondé en 1112 à l’emplacement où la Traisen se jette dans le Danube. C’est l’évêque Ulrich I qui en a eu l’initiative en décidant de la construction d’une église dédiée à saint Georges et en y mettant des chanoines de Saint Augustin.

2d. Klosterneuburg.

Klosterneuburg  www.stift-klosterneuburg.at

Fondé en 1113 par le comte Léopold III l’année durant laquelle il fixa sa résidence à Klosterneuburg, dans la banlieue de Vienne.

2e. Neustift.

Neustift  www.kloster-neustift.it

Fondé en 1142 par l’évêque de Brixen Hartmann, ce monastère de chanoines a servi d’étape pour les pèlerins de Terre Sainte et ceux allant à Rome. C’est aussi depuis son origine, un point de référence dans l’histoire intellectuelle de l’Europe.

2f. Vorau.

Vorau  www.stift-vorau.at

Fondé en 1163 pour être un centre de prière, de soin aux âmes de formation et de culture.

3. La Congrégation du Grand Saint-Bernard.

www.gsbernard.ch

Vers 1050, St Bernard (d’Aoste, de Menthon ou de Monjoux), archidiacre d’Aoste, fonde l’hospice du Grand-Saint-Bernard au cœur des Alpes pour y accueillir les pèlerins, marchands et voyageurs. Il s’agit de la restauration d’un monastère détruit par des invasions de Sarrasins au milieu du dixième siècle et dont la première mention remonte à l’an 812. Nous exerçons notre ministère en Suisse et à Taïwan.

4. La Congrégation de Saint-Maurice d’Agaune.

d’Agaune  www.abbaye-stmaurice.ch

Le martyre de saint Maurice et de ses compagnons a lieu à Agaune à la fin du 3ème siècle : une légion romaine préfère rester fidèle au Christ plutôt qu’obéir à des ordres impériaux qui vont à l’encontre de sa foi. L’abbaye est fondée en 515 sur le lieu du martyre par le roi des Burgondes saint Sigismond. En 1128, l’antique monastère adopte la règle de saint Augustin. C’est le plus ancien monastère d’Occident ayant conservé une présence priante ininterrompue et vivant sa mission en Suisse.

5. La Congrégation de Windesheim.

Windesheim  https://www.propstei-paring.de

La Congrégation de Windesheim est confirmée par le pape Boniface IX en 1395, dans le mouvement spirituel de la Devotio Moderna, qui propose une relation personnelle avec Jésus-Christ, dont l’Imitation de Jésus-Christ (De imitatione Christi) de Thomas a Kempis est le livre phare. Après une expansion remarquable, la congrégation située en Europ du Nord a connu un grand déclin par le passage à la Réforme des pays où elle était établie,  puis elle a été supprimée lors de la sécularisation et à la nationalisation des biens d’Eglise en Basse-Saxe. Le dernier chanoine mourut en 1865. La Congrégation de Windesheim a pu être ressuscitée, car selon le droit canonique, une communauté religieuse subsiste, après une dissolution illicite, pendant 100 ans après la mort du dernier membre. C’est ainsi qu’en 1960, l’Ordre entier des chanoines confédérés décida de faire revivre la Congrégation de Windesheim sous la direction de Mgr Karl Egger, chanoine du Latran et latiniste au Vatican. Ce projet est approuvé en 1961 par le pape Jean XXIII. La congrégation comprend aujourd’hui l’abbaye Maria Regina à Tor Lupara (Italie), la prévôté Saint-Michel à Paring (Allemagne) et le prieuré de Brno (République tchèque).

6. La Congrégation de l’Immaculée Conception (CRIC).

www.canoniciregolari-ic.com

En 1871, Dom Adrien Gréa fonde les chanoines réguliers de l’Immaculée Conception, qui est une congrégation de droit diocésain, c’est à dire que le désir du fondateur est que le clergé des diocèses peut avoir l’alternative de la vie commune – en devenant chanoine et en restant sous l’autorité directe de l’évêque du lieu – ou de la vie solitaire, en restant prêtre diocésain. Elle exerce sa mission en Europe et en Amérique (latine et du Nord)

7. La Congrégation de Marie Mère du Rédempteur.

Rédempteur www.la-cotellerie.com

Fondée en 1971 au lieu-dit la Cotellerie, à 15 km de Laval (France), les chanoines sont une des trois branches issues de la famille spirituelle de Mère Marie de la Croix (1901-1999). En 1986 leurs constitutions sont approuvées et la Congrégation reconnue par Mgr Billé, évêque de Laval. En 1987 ils s’affilient à l’Ordre des chanoines réguliers et leur église conventuelle nouvellement érigée est consacrée en 1994.

8. La Congrégation des Frères de la Vie Commune (CRVC)

www.mariabronnen.de

Cette dénomination remonte à Geert Groote et a eu un rôle important dans le développement de la mystique flamande avec la Devotio moderna, dont le plus illustre représentant est le bienheureux Jean de Ruysbroek (1291-1381). Les Frères de la Vie Commune sont une congrégation autonome de droit pontifical, fondée en 1975. Les Sœurs de la Vie commune sont une communauté de droit épiscopal, fondées en 1976 à Maria Bronnen dans le sud de la Forêt-Noire (archidiocèse de Fribourg-en-Brisgau). Ils exercent leur ministère en Allemagne.

9. La Congrégation de Saint-Victor.

www.chanoines-saint-victor.fr

Conscients qu’il y avait chez les victoriens une intuition fondamentale qui pouvait répondre aux besoins de l’Église en notre temps, trois chanoines de l’abbaye Saint-Maurice d’Agaune (Suisse) vinrent en France en 1968 afin de redonner vie, au sein de la Confédération canoniale, à l’héritage spirituel de Saint-Victor. Cela se fit dans une agrégation de la branche restituée des chanoines réguliers de Windesheim, puis, à partir de 1992, de façon autonome. En 1976 le prieuré était élevé au rang d’abbaye, et son premier abbé désigné, en la personne du Père Maurice Bitz, qui devenait ainsi l’abbé général de la congrégation. Le nombre de confrères croissant (près de 70 en 1997), on put répondre aux appels d’évêques soucieux d’établir dans leurs diocèses des centres vivants de vie fraternelle proche des fidèles, rayonnant dans la liturgie, l’accueil, l’enseignement et le ministère. Ils exercent leur ministère en France, en Tanzanie et au Rwanda.