Les étapes de la formation

Au cours des premières années, chacun reçoit une formation approfondie à la vie religieuse dans l’esprit de Saint Augustin et selon notre charisme propre. Ce parcours de formation est adapté à chacun selon ses dons et charismes.
Chacun apprend alors progressivement :
– A vivre dans la concorde
– A unifier sa vie entre la contemplation et l’action
– A acquérir l’esprit d’hospitalité en se donnant pour le service de leurs frères
– A estimer la montagne comme un lieu privilégié de rencontre de Dieu

« SEIGNEUR, ENSEIGNE-MOI TES VOIES, FAIS-MOI CONNAÎTRE TA ROUTE. DIRIGE-MOI PAR TA VÉRITÉ, ENSEIGNE-MOI, CAR TU ES LE DIEU QUI ME SAUVE.

C’EST TOI QUE J’ESPÈRE TOUT LE JOUR EN RAISON DE TA BONTÉ, SEIGNEUR. Psaume 24

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La formation se déroule en divers étapes : postulat, noviciat, profession temporaire, profession définitive et accession aux ordres sacrés (diaconat, presbytérat).

Postulat : découverte de notre vie
Le postulat permet à toute personne désireuse de connaître davantage notre genre de vie de vivre une expérience de quelques mois dans nos différentes maisons et ainsi de connaître davantage notre communauté. Il est peut être précédé par des séjours plus ou moins longs afin d’avoir un premier contact avec la congrégation.
Noviciat : initiation à la vie religieuse
Le noviciat d’une période d’une année est un temps privilégié de fondation spirituelle pour entrer dans la vie religieuse augustinienne et éprouver ainsi l’authenticité et la solidité de sa vocation. Cette année se déroule essentiellement à Martigny dans la maison Saint Bernard avec des périodes prolongées à l’hospice du Grand Saint Bernard.
Voeux simples et séminaire
A la fin du noviciat, chacun peut être admis à prononcer les vœux de chasteté, obéissance et pauvreté pour trois années. La formation se poursuit alors par les études en théologie et philosophie. Ces études se déroulent grâce à l’université dominicaine en ligne : Domuni avec des semaines de formation plus intenses avec le séminaire du diocèse ou bien d’autres communautés augustiniennes. Cela permet à chaque profès de demeurer dans une communauté de la congrégation.
Après les vœux définitifs, les jeunes en formation s’ils y sont appelés peuvent être ordonnés diacres puis prêtres.

« QUE LE SEIGNEUR VOUS ACCORDE D’OBSERVER TOUS CES POINTS, COMME DES HOMMES QUI, REMPLIS D’AMOUR POUR LA BEAUTÉ SPIRITUELLE, RÉPANDENT, PAR LA SAINTETÉ DE LEUR VIE, LA BONNE ODEUR DE JÉSUS-CHRIST. »   Extrait de la Règle de St. Augustin


LA FORMATION AU QUOTIDIEN

La prière

« DONNE-MOI LA FORCE DE TE CHERCHER Ô TOI QUI M’A PERMIS DE TE TROUVER, ET QUI M’A FAIT ESPÉRER TE TROUVER DAVANTAGE » Saint Augustin

Tout au long de la formation et plus spécialement pendant le temps du noviciat, chacun cherche à approfondir sa relation intime avec le Christ afin de mieux servir son Eglise.
Cette formation se vit dans la prière de l’office en chœur, la participation quotidienne à l’Eucharistie, la prière personnelle et la lecture de la Parole de Dieu sans oublier une rencontre régulière du Christ dans le sacrement de la Réconciliation. Des temps plus privilégiés rythment l’année : une journée de récollection communautaire chaque mois et une retraite annuelle personnelle ou communautaire.

Prière des complies au soir couchant

Vie fraternelle

« A NOUS, IL N’EST PAS PERMIS DE VIVOTER ! TRÊVE DONC À TOUTE MÉLANCOLIE ! HAUT LES CŒURS ET EN AVANT »Bienheureux PierGiorgio Frassati

Notre appel à la vie commune se vit dans le concret de l’existence.
Les années de formation sont l’occasion de faire l’expérience de la communauté dans ses joies et exigences. Nous apprenons ainsi à nous connaître et connaître nos frères dans les nombreuses expériences vécues ensemble.
Dans les travaux manuels, chacun peut ainsi exercer ses talents ou accepter de se laisser enseigner par les autres. C’est aussi à travers des petites humiliations ou échecs, que nous apprenons à devenir pleinement hommes.
La pratique de la montagne occupe une place non négligeable dans notre formation selon les désirs de chacun. Elle est un lieu privilégié pour devenir des hommes pleinement incarnés et responsables conscients de nos limites et capacités, entraînés à la prise de décision, à l’écoute du rythme de chacun et évitant de tomber dans le piège de l’individualisme. La montagne est aussi un lieu propice à la contemplation, la louange et à une forme de prière plus spontanée.

Etudes

« LE FAIRE SANS LE SAVOIR EST AVEUGLE, ET LE SAVOIR SANS AMOUR EST STÉRILE. […] IL N’Y A PAS L’INTELLIGENCE PUIS L’AMOUR : IL Y A L’AMOUR RICHE D’INTELLIGENCE ET L’INTELLIGENCE PLEINE D’AMOUR »  Benoît XVI, Caritas in Veritate, N. 30

Les années qui suivent le noviciat sont consacrées aux études en philosophie et théologie. Celles-ci se déroulent habituellement à l’université de Fribourg. A travers les années d’études, chacun est invité à chercher davantage Dieu et à la connaître au moyen de son intelligence. Elles se terminent par l’obtention d’un master et peuvent parfois se poursuivre par un doctorat.

Pastorale 

« CE N’EST PAS SEULEMENT CE QUE NOUS FAISONS, MAIS C’EST LE DON DE NOUS-MÊMES QUI MANIFESTE L’AMOUR DU CHRIST POUR SON TROUPEAU. LA CHARITÉ PASTORALE DÉTERMINE NOTRE FAÇON DE PENSER ET D’AGIR, NOTRE MODE DE RELATION AVEC LES GENS » Saint Jean-Paul II, Pastores dabo vobis, §23

 Chanoines réguliers, nous sommes tout entier tournés vers le ministère et l’évangélisation dans la cadre des paroisses ou des hospices de montagne. Pendant le temps de formation, chacun est donc impliqué dans des projets pastoraux souvent auprès des jeunes : servants de messe, animation de camps de jeunes …


Questions fréquentes à propos de notre vie canoniale

Êtes-vous des moines ?
Nous ne sommes pas des moines, qui par définition vivent retirés hors du monde, même si la vie en hospice pourrait le faire parfois penser. Nous sommes des religieux (donc liés par des vœux) apostoliques (donc envoyés dans le monde) vivant en petites communautés et exerçant des ministères au service de l’Église locale dans des paroisses ou les hospices. Nous ne faisons donc pas vœu de stabilité dans un lieu précis comme les moines et au cours d’une vie nous changeons donc de ministères et lieux d’apostolat.
Etes-vous tous des prêtres ?
Les chanoines réguliers sont habituellement des prêtres vivant en communauté, c’est pourquoi la grande majorité des chanoines sont prêtres puisque nous assumons des fonctions parfois très similaires à ceux d’un prêtre diocésain. Il existe cependant des frères – non prêtres – et ceux-ci ont toute leur place dans la communauté au même titre que les prêtres. Nous sommes avant tout des fils de saint Augustin, cherchant à vivre le mieux possible la règle de vie qu’il a écrite.
Quelles différences entre les chanoines de cathédrale et vous ?
Le chanoine de cathédrale (ou chanoine séculier) est un prêtre diocésain choisi par l’évêque pour servir plus spécifiquement dans sa cathédrale. Il n’est donc pas religieux et ne suit pas de règle contrairement au chanoine régulier (qui tire son nom de la règle qu’il suit).
Pourquoi prononcer des vœux ?
En prononcer des vœux, chacun s’engage publiquement à suivre d’une manière plus radicale le Christ pauvre, chaste et obéissant en vivant en commun avec ses frères. Tout baptisé est appelé à suivre le Christ et à se configurer davantage à sa personne ; le religieux s’y engage d’une manière toute spéciale.
La vocation des religieux n’est pas uniquement leur propre sanctification, mais ils sont une « piqûre de rappel » pour les chrétiens qui ont une autre vocation, leur rappelant sans cesse que tous, nous sommes « faits pour Dieu et que notre cœur est sans repos tant qu’il ne demeure en Lui » (saint Augustin).
Quel est l’intérêt de prier en commun ?
En tant que religieux vivant en commun, notre première vocation est la prière et plus particulièrement la louange de l’Eglise à travers le chant des psaumes. La première manifestation de la vie commune est donc la prière en choeur des différents offices de la journée : laudes, milieu du jour, vêpres, complies et office des lectures. Nous prions donc l’ensemble des psaumes de la Bible ainsi que quelques cantiques de l’Ancien ou du Nouveau testament en quatre semaines.
Des oblates dans une communauté de chanoines : quelle est leur place ?
Dès le XIIIème s., des femmes consacrées assistaient les chanoines dans leur service d’hospitalité au Grand-Saint-Bernard en particulier pour répondre aux besoins propres des femmes. Aujourd’hui la communauté compte quelques oblates pleinement intégrées dans nos communautés locales au service du charisme de l’hospitalité. Elles s’engagent par des promesses de vie commune, obéissance, chasteté et pauvreté et participent pleinement à la vie commune. Les oblates ne sont cependant pas des chanoinesses et ne sont donc pas religieuses, mais laïques consacrées.
Etes-vous des guides de montagne ?
Aux cours du XXème siècle, la congrégation a compté de nombreux guides, dont Gratien Volluz qui développa dans la spiritualité de la montagne des pèlerinages alpins. A l’heure actuelle, nous ne comptons plus de guides encore en activité, mais par notre présence en montagne, nous essayons d’incarner le spirituel dans la pratique de la montagne, lieu privilégié de la présence de Dieu.